Laureano Bisan-Etame, plus connu sous le nom de Lauren, a été une véritable machine sur le flanc droit de l’Arsenal de Wenger. Aujourd’hui ambassadeur du club londonien, il revient pour nous sur son parcours, son choix entre Arsenal et le Real Madrid, ainsi que sur la rencontre de quart de finale opposant ces deux géants du football européen.
Le choix entre Arsenal et le Real Madrid
En 2000, alors qu’il évoluait au Mallorca, Lauren était très proche d’un transfert au Real Madrid. Il explique :
« Nous avons eu une réunion à Madrid avec Juan Onieva qui m’a proposé un contrat de cinq ans. Toutefois, l’offre était inférieure à celle de l’Arsenal et le contexte différent. A cette époque, le Real ne recrutait pas les jeunes joueurs comme maintenant avec Rodrygo, Vinicius ou Endrick. Après une discussion avec Wenger chez David Dein à Londres, j’ai été convaincu par le projet des Gunners, qui me semblait plus attractif. Aujourd’hui, je pense que j’ai fait le bon choix. »
Une nouvelle position sous Wenger
Laurent était initialement un ailier ou un milieu offensif, mais Wenger l’a repositionné comme latéral droit :
« Dès le premier entretien, il m’a parlé de ce changement. Cela m’a surpris car je n’avais jamais joué à ce poste. Mais il y avait beaucoup de concurrence sur les ailes et j’ai décidé d’être intelligent en acceptant le rôle. Ce fut un choix gagnant, surtout dans une équipe aussi spectaculaire. »
Il ajoute que Wenger souhaitait des latéraux offensifs capables de favoriser la relance et d’accélérer les transitions, ce qui correspondait parfaitement à son profil. Avec 241 matchs sous le maillot, 10 buts et 8 passes décisives, il est devenu un pilier du club.
Souvenirs et succès avec Arsenal
Lauren a remporté huit titres en six saisons, dont deux Premier League, trois FA Cups et deux Community Shields. Il garde un souvenir particulier de la saison 2001-2002 :
« C’était ma première saison championne. Cette année-là, nous avons aussi gagné la Coupe et la Supercoupe. Mon meilleur souvenir reste le match au sommet contre Manchester United à Old Trafford. En cas de victoire, nous devenions champions. Ce jour-là, j’ai eu la mission difficile de marquer Ryan Giggs, et j’ai réussi un match remarquable. »
Sur les “Invincibles” de 2003-2004, il souligne :
- Un entraîneur exceptionnel, Arsène Wenger
- Une cohésion d’équipe remarquable
- Un talent exceptionnel à tous les postes avec des joueurs comme Lehmann, Vieira, Pires ou Henry
Il insiste aussi sur la compétitivité intense du groupe qui voulait être le meilleur dans chaque situation.
Le rôle pionnier de Wenger
Lauren décrit Arsène Wenger comme une figure innovante dans le football :
« Si je devais le définir en un mot, ce serait ‘innovateur’. Il a révolutionné l’alimentation des joueurs, la gestion des salaires, et a toujours parié sur les jeunes talents. Il a posé une stratégie solide qui a permis à Arsenal de devenir l’un des meilleurs clubs au monde. »
Le souvenir de la confrontation Arsenal – Real Madrid 2005-06
Bien qu’il ait été blessé et n’ait pas pu jouer cette rencontre, Lauren se souvient parfaitement de l’élimination du Real Madrid :
« Cette double confrontation a consacré Henry qui a démontré une supériorité impressionnante au Bernabéu. Ce souvenir reste très fort, d’autant que ce fut une grande satisfaction pour l’équipe. »
Malheureusement, Arsenal s’est incliné en finale de la Ligue des Champions face au FC Barcelone, ce que Lauren regrette profondément :
« Notre génération méritait de soulever cette coupe. Nous étions les meilleurs en Angleterre, mais pas encore au niveau européen. Le déclin a commencé ensuite, certains joueurs comme Henry souhaitant cette récompense que le Barça a finalement obtenue. »
Analyse du duel Arsenal – Real Madrid aujourd’hui
Pour Lauren, le Real Madrid demeure le grand favori :
« Avec ses 15 titres en Ligue des Champions, le Real excelle dans ces phases finales. Ils possèdent une attaque de classe mondiale avec Vinicius, Bellingham, Mbappé et Rodrygo, sans oublier un banc de qualité. »
Cependant, l’Arsenal d’aujourd’hui peut rivaliser :
- Une défense bien plus solide, notamment au centre et sur les côtés
- Une organisation tactique efficace en bloc
Cette solidité pourrait équilibrer les forces dans cette double confrontation.
Comparaison entre l’Arsenal de Lauren et l’équipe actuelle
Lauren note plusieurs points communs et différences :
- Une philosophie similaire mêlant possession et transitions rapides
- Différence de système : le sien jouait en 4-4-2 tandis que l’actuel oscille entre 4-2-3-1 et 4-3-3
- Défense plus regroupée aujourd’hui
- Moins de créativité dans le dernier tiers, mais une efficacité accrue sur coups de pied arrêtés
Le rôle d’Arteta et les joueurs clés
Lauren met en lumière le travail d’Arteta :
« Il est un digne héritier de Wenger. Avant lui, Arsenal avait du mal à intégrer le top 4. Avec Arteta, l’équipe a gagné la FA Cup, joue la Ligue des Champions chaque année et vise les plus grands titres. Certes, il lui manque encore parfois cette maîtrise émotionnelle face à certaines équipes, mais son travail est remarquable. »
Au poste de gardien, David Raya impressionne :
« Sans ménager ses prédécesseurs, Raya se montre à un très haut niveau, avec des arrêts décisifs. Il fait partie des meilleurs, au même titre que Courtois, Oblak ou Seaman. »
Quant à Mikel Merino utilisé en attaquant de pointe, la surprise est grande :
« Ce n’est pas sa position naturelle, mais il apporte mobilité et buts. Arteta a rapidement compris qu’il pouvait tenir ce rôle, surtout en l’absence de joueurs-clés comme Gabriel Jesus. L’Arsenal a toutefois besoin à plus long terme d’un véritable numéro 9. »
Le poids des leaders et la concurrence des latéraux
Sur Odegaard, capitaine d’Arsenal, Lauren insiste sur son apport :
« C’est la créativité incarnée. Sans lui, Arsenal manquait de qualité dans l’animation offensive. Odegaard attire les défenseurs et libère des espaces pour ses coéquipiers. »
Le retour de Bukayo Saka est également primordial :
« Avec Saka, Arsenal gagne en buts et en leadership. Dans les grands matchs, il sait faire la différence et impose sa personnalité. »
Enfin, à la question du meilleur latéral droit au monde, Lauren évoque :
- Carvajal, avant sa blessure, grâce à ses performances avec Madrid et l’Espagne
- Alexander-Arnold, qu’il trouve ultra complet, rapide, capable de couvrir le poste de milieu défensif et excellent dans les centres, comparé à Beckham
Ce dernier serait pour lui un excellent renfort pour le Real Madrid.









