Tottenham traverse une période délicate cette saison, avec des résultats en ligue jugés inacceptables par nombre d’observateurs. La philosophie de jeu d’Ange Postecoglou, caractérisée par une intensité élevée et un engagement constant, soulève des interrogations quant à sa viabilité à long terme.
Une approche offensive qui montre ses limites
En cohérence avec la philosophie d’Ange Postecoglou, Tottenham est l’équipe qui compte le moins de matchs nuls cette saison en Premier League. Malgré cela, les Spurs se distinguent par une capacité offensive notable, ayant inscrit plus de buts que Chelsea ou Nottingham Forest, qui se trouvent tous deux en position de qualification pour la Ligue des Champions.
Cependant, Tottenham souffre d’un total inquiétant de 16 défaites en championnat, un nombre jugé inacceptable. Cette persistance dans un jeu « gung-ho », basé sur un pressing intense et un style offensif à tout prix, semble être en train de se retourner contre le club londonien. Bien que ce style, surnommé « Angeball », soit plaisant à regarder et ait permis des performances éclatantes comme la victoire 4-0 contre Manchester City, il reste difficilement tenable sur la durée contre les meilleures équipes.
Un manque d’adaptation tactique face aux adversaires
Une critique récurrente concerne l’absence apparente de flexibilité tactique. Dans de grandes confrontations, il est courant pour les entraîneurs de moduler leur stratégie selon l’adversaire et le contexte du match. Des exemples historiques montrent comment des joueurs étaient repositionnés selon la nature de l’opposition, comme lorsque Liverpool adaptait ses schémas contre Arsenal ou Manchester United.
Or, selon les déclarations récentes de Djed Spence, les joueurs de Tottenham doivent impérativement suivre les consignes strictes d’Ange Postecoglou, sans marge de manœuvre. Cette rigidité est d’autant plus difficile à comprendre que le manager continue d’appliquer cette même philosophie, même quand la défense du club est fortement affaiblie par les blessures.
Illustration des difficultés défensives
Lors de la fameuse défaite 6-3 face à Liverpool, le manque de maîtrise tactique fut flagrant. Les latéraux adverses ont facilement dépassé Dejan Kulusevski et Son Heung-min, ouvrant la voie à plusieurs situations dangereuses, dont l’ouverture du score signée Trent Alexander-Arnold. Ce scénario souligne la facilité avec laquelle les Spurs sont percés lorsqu’ils restent inflexibles dans leur jeu.

Pression grandissante sur Ange Postecoglou
La relation entre le manager et les supporters s’est récemment tendue, notamment après que Postecoglou ait interpellé le kop adverse à Stamford Bridge d’un geste de la main vers son oreille. Cette agitation manifeste marque un changement d’attitude chez un entraîneur qui, la saison dernière, était apprécié pour sa sérénité.
Face à la baisse de régime en championnat et les critiques croissantes, Postecoglou apparaît parfois exaspéré dans ses réponses aux journalistes, ce qui ne rassure pas les fans en quête de solutions concrètes.
Le rôle du recrutement et les perspectives européennes
La responsabilité ne repose toutefois pas uniquement sur le coach. Des interrogations subsistent quant à la politique de recrutement du club, notamment concernant l’efficacité des attaquants en place, qui ne suscitent pas l’intérêt de grands clubs comme Liverpool ou Newcastle, exception faite de Kulusevski.
Certains réclament déjà le départ de Postecoglou pour impulser un nouveau souffle avant la suite de la campagne européenne, mais une telle décision ne semble pas judicieuse sans l’arrivée d’un entraîneur expérimenté capable d’apporter un véritable changement stratégique.
Malgré tout, une victoire en Ligue Europa reste possible, d’autant que le niveau des autres quarts de finale ne semble pas insurmontable.
Ce que Tottenham doit changer
Pour éviter une détérioration supplémentaire, Tottenham doit améliorer sa gestion des matchs. Il est crucial d’accepter que les oppositions puissent dicter des adaptations tactiques et que certains moments requièrent de jouer prudemment, comme passer un ballon sûr à Dominic Solanke sous pression.
Le problème ne vient pas d’un manque de volonté des joueurs, qui s’efforcent de suivre les consignes d’Ange, mais plutôt de la fatigue et du manque d’énergie qui rendent cette approche parfois inefficace et prévisible.
Cette prévisibilité explique en partie les nombreuses défaites accumulées. Pour progresser, le club doit assouplir ses principes et offrir plus de latitude à ses joueurs sur le terrain, tout en conservant les fondamentaux instaurés cette saison.









