Juste au moment où l’on croit avoir tout vu dans le football, Ipswich Town revient sur le devant de la scène avec deux minutes de folie en Premier League. Ce samedi à Portman Road, lors d’une rencontre symbolisant leur lutte désespérée contre la relégation, Ipswich et leurs adversaires, Wolverhampton Wanderers, ont offert un spectacle surréaliste, mélangeant erreurs techniques et situations rocambolesques qui resteront gravées cette saison.
La règle du « backpass », un principe clé mais rarement vu de cette façon
La folle séquence tourne autour de la règle introduite en 1992 interdisant au gardien de manipuler le ballon suite à une passe volontaire en retrait d’un coéquipier. Conçue pour dynamiser le jeu et empêcher les pertes de temps récurrentes dans les années 1980, cette règle oblige les gardiens à jouer avec leurs pieds et évite les relances trop conservatrices.
Souvent, elle ne se manifeste que lorsqu’un gardien oublie d’où vient la balle et monte en concentration. Des moments célèbres comme le but d’Alan Shearer en 1997, celui de Cristiano Ronaldo en 2009 ou encore le titre du Bayern Munich en 2001 ont découlé de cette loi. Mais la situation vécue samedi était tout autre, bien plus chaotique et drôle.
Une erreur incroyable entre deux anciens coéquipiers
À la 36e minute, alors qu’Ipswich mène 1-0, le défenseur Dara O’Shea tente une passe en retrait vers son gardien Alex Palmer. Ce dernier, ancien de West Bromwich Albion lui aussi, rate son contrôle en oubliant l’essentiel : garder le ballon sous les yeux. Le ballon roule sous son pied, déclenchant la panique.
Palmer, désorienté, plonge pour sauver ce qui semblait être un but contre son camp mais utilise ses mains, ce qui constitue une faute selon la règle du backpass. Le portier Ipswich évite l’humiliation grâce à ce réflexe, mais concède un coup franc indirect à quelques mètres de sa cage, une situation rare et peu préparée par les équipes.
Un coup franc indirect totalement inédit : 11 joueurs sur la ligne
Face à ce coup franc indirect proche du but, Ipswich aligne tous ses joueurs sur la ligne de but, créant une défense impressionnante digne d’un film. Wolverhampton, sans aucune routine prévue, s’en remet à leur défenseur le plus puissant, Emmanuel Agbadou, qui frappe fort mais juste assez près pour que Sam Morsy, capitaine du club adverse – originaire de Wolverhampton –, détourne le ballon avec son tibia.
Cette longue et étrange phase de jeu illustre parfaitement le climat inhabituel de la rencontre, tout en soulignant la créativité improvisée des deux équipes face à une règle rarement mise en lumière dans de telles conditions.
Un spectacle mémorable malgré la défaite d’Ipswich
Malgré cette période de folie, Ipswich ne parviendra pas à conserver son avantage. En seconde mi-temps, Wolverhampton renverse la situation et s’impose 2-1 grâce à des buts de Pablo Sarabia et Jorgen Strand Larsen. Ce succès scelle pratiquement la relégation d’Ipswich, qui devra retourner en Championship.
Les supporters du club se souviendront surtout d’une dernière erreur fatale, tandis que le reste du football retiendra surtout ces deux minutes d’anthologie, où la règle du backpass a offert un spectacle inattendu en Premier League.









