Après une pause de quatre ans, Ian Holloway est de retour dans le monde du football, prêt à relever un nouveau défi à Swindon Town. Malgré ses réticences face à certains aspects du football moderne, l’ancien entraîneur emblématique s’est engagé à long terme avec les Robins, déterminé à redresser le club et renouer avec sa passion.
Un retour inattendu mais motivé
C’est en faisant les courses avec sa femme que Ian Holloway a pris conscience qu’il était temps de revenir au football. En octobre dernier, après avoir quitté une situation difficile à Grimsby, il a remis les pieds sur le terrain de Swindon Town, club qui l’a accueilli quatre ans plus tard avec enthousiasme. Son retour n’a pas été immédiat, car il a fallu un temps d’adaptation avant que les résultats ne s’améliorent de façon spectaculaire.
À 62 ans, Holloway se sent à nouveau plein d’énergie, décrivant son état d’esprit comme celui de Tigger, un personnage débordant de vitalité. Son récent contrat à long terme est la preuve de la confiance accordée par le club après avoir éloigné les Red Devils des inquiétudes liées à la relégation en League Two.
Une pause profitable mais un fort désir de revenir
Pendant sa période hors du football, Holloway a profité de son temps libre pour voyager en camping-car avec son épouse, se consacrer à la peinture, faire des interventions publiques et travailler ponctuellement comme consultant. Toutefois, la nécessité de prendre des décisions, même banales, lui a vite fait ressentir le manque de contrôle que procure le métier d’entraîneur.
« On réalise rapidement qu’on n’est plus vraiment nécessaire, raconte-t-il. Prendre des décisions dans le chariot de courses, ce n’est pas la même chose que de diriger une équipe. Quand on perd, c’est le pire métier du monde, mais quand on gagne, c’est le meilleur. »
Une vision critique du football moderne
Holloway ne cache pas sa frustration face à certaines tendances actuelles du football, notamment la domination du jeu construit depuis l’arrière et le manque de variété tactique. Il critique l’uniformisation des styles au détriment des forces propres à chaque équipe, une conséquence selon lui d’un changement des règles favorisant les défenseurs dans la surface.
« Le football doit rester imprévisible et diversifié. Il faut un grand attaquant capable de mettre la balle au fond. La communication est essentielle, mais l’essence du jeu ne devrait jamais disparaître », affirme-t-il.
Un engagement humain et une défense des valeurs du football
Au-delà des questions tactiques, Ian Holloway évoque son combat pour préserver l’âme du football face aux investisseurs étrangers souvent déconnectés des réalités et des traditions des supporters. Il met en garde contre les dérives pouvant porter atteinte au lien profond qui unit un club à sa communauté.
« Peu importe d’où vous venez, si vous possédez un club ici, comprenez ce que cela représente pour les supporters. Ce n’est pas une marchandise qu’on déplace à sa guise », insiste-t-il fermement.
Soucieux des conditions des fans, Holloway rappelle à ses joueurs l’importance d’une relation respectueuse avec ceux qui financent le football. Il valorise l’esprit communautaire, évoquant ses souvenirs d’enfance où entraide et solidarité étaient la norme.
Une implication au-delà du terrain
Dans cette dynamique, Holloway soutient la campagne « Every Minute Matters » de la English Football League (EFL), qui encourage des milliers de supporters à apprendre les gestes de premiers secours. Touché personnellement par la perte de son père, il souhaite utiliser sa notoriété pour promouvoir cette cause vitale et sensibiliser le public à l’importance du secourisme.









