Hansi Flick fête ses 60 ans en février, alors que son équipe du FC Barcelone enchaînait 13 matches sans défaite. Pour son anniversaire, il invite son staff technique et le directeur sportif Deco à déjeuner dans un restaurant japonais renommé, Ikibana Sarria, à Barcelone. Cette fête censée être discrète attire pourtant l’attention des médias locaux, un rappel de l’intense pression médiatique qui règne autour du club catalan.
Un environnement protégé et une cohésion renforcée
Depuis son arrivée il y a 10 mois, Flick a dû s’adapter à l’intensité médiatique barcelonaise qu’on lui avait annoncée comme une « jungle ». Pour préserver un espace serein, le club a limité l’accès des médias et du personnel autour de l’équipe première, notamment en interdisant l’accès aux vestiaires avant et après les rencontres. Cette mesure contraste avec la saison précédente où les célébrations après la victoire 4-0 contre le Real Madrid au Bernabeu avaient été largement diffusées sur les réseaux sociaux. Plus récemment, après le succès 4-2 contre l’Atlético, aucun cliché n’a été partagé, confirmant ce nouveau cadre plus intimiste.
« L’ambiance dans le vestiaire est exceptionnelle. On sent qu’il se passe quelque chose de spécial », souligne Flick lors d’une conférence de presse. « Chaque joueur prend soin de l’autre. Nous avons créé un lien solide non seulement entre les joueurs mais aussi avec tout le staff. Chacun se sent important dans ce projet. »
Une gestion mesurée malgré une rivalité intense
Flick s’exprime principalement en anglais, apprenant encore l’espagnol, et évite d’alimenter la rivalité sportive entre le FC Barcelone et le Real Madrid. Alors que les deux géants s’affrontent sur trois tableaux – La Liga, la Copa del Rey et la Ligue des champions –, il préfère se concentrer sur le terrain. Le jour suivant la défaite de Madrid contre l’Espanyol en février, ouvrant la porte à Barcelone pour réduire l’écart en tête du championnat, Flick avoue n’avoir même pas suivi le match, préférant dormir pour évacuer le stress accumulé.
Malgré un « novembre difficile » marqué par quatre défaites en sept rencontres de championnat, le FC Barcelone est aujourd’hui de retour en tête de La Liga avec neuf matches à disputer. L’équipe est en course pour un triplé, ambition inédite depuis plusieurs années.
Des choix forts et une identité tactique affirmée
Avec 78 buts combinés cette saison grâce à Lamine Yamal, Robert Lewandowski et Raphinha, le FC Barcelone affiche la meilleure attaque des cinq grands championnats européens. Son pressing haut et sa ligne défensive avancée ont également perturbé les grandes équipes.
Flick a consolidé son onze titulaire tout en intégrant mieux les remplaçants, qui participent activement aux résultats du club. Par exemple, Ferran Torres, remplaçant derrière Lewandowski, compte déjà 15 buts en toutes compétitions.
En défense, une décision clé a été de titulariser Wojciech Szczesny, venu de la Juventus pour remplacer Marc-André ter Stegen blessé, au détriment d’Inaki Peña. Malgré quelques erreurs, Szczesny s’est imposé comme un leader rassurant et un gardien plus constant, selon les statistiques avancées d’arrêts attendus. De fait, Flick affirme en février : « Tek est mon numéro 1. »
Un autre choix controversé a été de repositionner Frenkie de Jong comme milieu défensif titulaire au détriment de Marc Casado, un favori des supporters. L’entraîneur a vu en De Jong un joueur capable d’orienter plus efficacement le jeu en possession, un facteur essentiel face aux difficultés de l’automne 2024.
Une discipline rigoureuse et une gestion humaine
Flick a instauré une stricte discipline, notamment sur la ponctualité. Le moindre retard à une réunion peut coûter la place de titulaire. C’est ce qui est arrivé à Peña ou à Jules Koundé, écarté du onze à trois reprises cette saison pour ce motif. Le jeune Hector Fort a ainsi su saisir sa chance.
Cette rigueur est perçue comme une preuve de respect envers tout le staff et renforce la cohésion du groupe.
Par ailleurs, Flick entretient des relations franches et honnêtes avec ses joueurs, comme en témoignent les discussions avec Raphinha, Inigo Martinez ou Eric Garcia, qui ont trouvé en lui un soutien fort. Sa gestion attentive se manifeste aussi dans l’utilisation mesurée des joueurs revenant de blessures, comme le prouvent ses choix avec Gavi.
Un sprint final prometteur vers le triplé
Le FC Barcelone est désormais leader de La Liga avec trois points d’avance et neuf rencontres restantes, dont un Clasico à domicile début mai. Le club se trouve également en demi-finale de la Copa del Rey, avec un match retour très attendu contre l’Atlético de Madrid, après un match aller spectaculaire sur un score de 4-4.
En Ligue des champions, les Catalans affrontent Borussia Dortmund en quarts de finale, un défi de taille qui cristallise la confiance croissante du groupe.
Convaincus de leurs capacités, les joueurs affichent une ambition sans retenue : « Nous ne devons craindre personne », affirme Lamine Yamal, tandis que Raphinha ajoute : « Nous pensons pouvoir tout gagner cette saison. »
La victoire 4-2 face à l’Atlético en mars marque un tournant de la saison, une preuve que ce FC Barcelone, sous la houlette de Hansi Flick, vise haut avec le triplé en ligne de mire.














