Sheffield Wednesday traverse une nouvelle crise financière majeure, dévoilée lundi soir avec le retard dans le paiement des salaires de ses joueurs pour le mois de mars. Cette situation, loin de surprendre les supporters, confirme le statu quo inquiétant sous la gouvernance de Dejphon Chansiri, propriétaire du club.
Un retard de paiement récurrent qui mine la confiance
Le club a officiellement justifié le retard par une difficulté temporaire de trésorerie liée à des fonds dûs à une autre entreprise détenue par Chansiri. Pourtant, cette explication peine à convaincre une fanbase à bout de souffle après de nombreuses années de turbulences financières. Les joueurs, tout comme les supporters et la presse locale, semblent presque résignés face à ce nouveau faux-pas.
Cette situation intervient peu après la campagne de vente des abonnements pour la saison prochaine, lancée seulement cinq jours avant Noël. Avec des tarifs pour adultes oscillant entre 530 et 725 euros dans cette phase précoce, les supporters ont massivement contribué, assurant au club une rentrée d’argent conséquente en pleine période de fêtes. Ce soutien massif rend le non-paiement des salaires d’autant plus inquiétant.
Le poids écrasant de la fidélité des supporters
Malgré une absence prolongée en Premier League depuis les années 2000 et plusieurs années difficiles, les supporters de Sheffield Wednesday sont restés fidèles. Cette campagne 2023-2024 affiche une moyenne de plus de 26 500 spectateurs par rencontre à Hillsborough, et les billets pour un derby récent contre Sheffield United étaient facturés jusqu’à 63 euros.
La popularité des matchs à l’extérieur est également impressionnante, limitant souvent l’accès aux déplacements pour les fans les plus assidus. Ces derniers ont mobilisé leurs ressources personnelles pour garantir leur présence au stade, espérant un avenir meilleur pour leur club.
Les défis d’une gestion controversée
Plus tôt dans l’année, Dejphon Chansiri avait organisé un forum de soutien aux supporters durant cinq heures, où il reconnaissait une certaine incompréhension face aux critiques. Interrogé sur ses projets pour l’avenir, il semblait perdu, déconnecté des attentes des fans.
Sheffield Wednesday est bien plus qu’un simple club ; c’est un pilier familial et historique de la ville du Steel City depuis plus de 150 ans. Pourtant, le propriétaire semble encore peiner à saisir l’importance de ce lien. Malgré cela, il est important de reconnaître que Chansiri finance seul l’existence du club, subissant des pertes financières considérables. Un retrait de sa part serait catastrophique.
Un club à la traîne au cœur d’une rivalité locale exacerbée
Sur le terrain comme en dehors, Sheffield Wednesday a été dépassé. Son rival de la ville, Sheffield United, a récemment réalisé un doublé lors des derbys et se dirige vers une troisième montée en Premier League, accompagné d’un nouveau centre d’entraînement ultra-moderne. Leur académie de jeunes talents alimente régulièrement l’équipe première.
Ces succès locaux accentuent l’amertume des supporters des Owls, qui voient leur club décliner alors que la ville entière semble tourner le dos à leur institution.
Une nécessité de changement de propriétaire
Chansiri affirme son amour pour Sheffield Wednesday, et les sommes investies témoignent de cet engagement. Cependant, après une décennie marquée par des sanctions telles que des embargos sur les transferts, des retraits de points et une relégation au troisième échelon, il est grand temps pour lui de céder les rênes.
Un consortium serait prêt à reprendre le club, à condition que le propriétaire accepte d’engager des négociations honnêtes. Bien que ce groupe ne soit pas nécessairement la solution idéale, il est certain que des investisseurs potentiels se bousculent pour acquérir un club avec un tel héritage et un potentiel de redressement.









