Aux Championnats du monde de patinage artistique à Boston, une volonté marquée de moderniser ce sport traditionnel a donné lieu à plusieurs innovations, visant à renouveler son image et à séduire un public plus jeune.
Boston, au cœur des États-Unis, a accueilli une ambiance festive et dynamique pendant les quatre jours de compétition. Si les classiques tels que « Carmen » ou « Le Lac des cygnes » sont toujours présents, la Fédération internationale de patinage (ISU) a introduit plusieurs nouveautés pour rendre ce sport plus attrayant. Cette démarche s’inscrit dans le projet « Vision 2030 » dont le but est de moderniser le patinage artistique tout en respectant son riche patrimoine.
Colin Smith, directeur général de l’ISU, souligne l’importance de cette évolution : « Le patinage artistique est un sport de tradition, avec une histoire ancienne et c’est quelque chose que nous respectons pleinement. Mais le public donne de son temps pour venir voir notre sport. Nous sommes en concurrence avec de nombreuses autres activités: Netflix, lire les journaux, aller au restaurant, etc. Donc de plus en plus, il s’agit d’offrir aux gens une expérience dont ils se souviendront. »
Des présentations individuelles et des animations innovantes
Une des grandes nouveautés a été de présenter chaque patineur individuellement avant sa performance, entrant sur la glace par une porte lumineuse accompagnée d’une musique à plein volume, à la manière de l’athlétisme. Des panneaux LED affichaient également le nom de chaque athlète ainsi que ses réseaux sociaux, renforçant ainsi le lien avec le public connecté.
Katarina Witt, double championne olympique et figure emblématique du patinage, a accueilli favorablement ces nouveautés : « Je pense que c’est toujours une bonne idée d’essayer de nouvelles choses, de chercher à se moderniser et se tourner vers l’avenir. Il ne faut pas avoir peur du changement. » Elle ajoute : « Cela apporte du rythme, cela va plus vite, et comme le monde va de plus en plus vite, le sport doit aussi suivre le mouvement. »
Le public a également apprécié les messages humoristiques affichés sur l’écran géant avant chaque chorégraphie, ainsi que les interviews réalisées en direct au bord de la glace, immédiatement après les performances, sur le célèbre canapé « kiss and cry ». Ce concept, piloté notamment par la triple championne américaine Ashley Wagner et le vice-champion olympique Ben Agosto, offre une proximité inédite avec les émotions des patineurs.
Accueillir les jeunes générations et moderniser l’expérience
Selon Jae Youl Kim, président de l’ISU depuis 2022, l’objectif premier de ces changements est d’attirer de nouvelles générations tout en continuant de satisfaire les fans historiques : « C’est la raison derrière ces innovations: renouveler et moderniser notre sport ».
Cependant, toutes les nouveautés ne suscitent pas le même enthousiasme parmi les athlètes. La « leader’s chair », un fauteuil occupé par le patineur en tête de la compétition, génère une véritable animation similaire aux chaises musicales à chaque changement de leader. Amber Glenn, 5e place en individuelle, avoue que cet élément est « bizarre et stressant ».
En revanche, pour d’autres comme Niccolo Macii, médaillé de bronze en couple, ces initiatives sont positives : « On voit les efforts de l’ISU, et c’est vraiment, vraiment bien. Je pense que ça va dans le bon sens ».












