Rugby féminin : La Rochelle, un modèle à suivre pour la France

À La Rochelle, connue pour sa passion du rugby, l’engouement autour de la discipline féminine prend une ampleur inédite. Ce samedi 29 mars, les Bleues affrontent l’Écosse au stade Marcel Deflandre, marquant leur premier match à domicile du Tournoi des Six Nations 2025. Ce rendez-vous souligne la montée en puissance du rugby féminin dans une ville fidèle à ses traditions sportives et ouvre la voie à un modèle que la France tout entière pourrait suivre.

Un stade presque comble pour soutenir les Bleues

Le stade Marcel Deflandre, d’une capacité de 16 700 places, affiche quasiment complet pour cette rencontre. Marine Ménager, seule joueuse présente lors du dernier match du XV de France féminin à La Rochelle en 2017, se réjouit de l’atmosphère attendue : « Avec l’engouement qu’il y a aujourd’hui, bien plus fort qu’à l’époque, on s’attend à une ambiance de folie qui va nous porter. »

En conférence de presse, elle évoque aussi les souvenirs du précédent rendez-vous face à l’Écosse avec la sélectionneuse Gaëlle Mignot, soulignant la continuité et l’évolution positive du rugby féminin dans la ville. Moins de 150 sièges risquent de rester vacants, signes d’un public fidèle et enthousiaste.

Un engouement grandissant autour du rugby féminin à La Rochelle

Alexandre Bares, manager du groupe sénior féminin du Stade rochelais, souligne la progression constante du rugby féminin dans la région. L’équipe première du club, engagée en deuxième division (Elite 2), bénéficie d’un intérêt croissant, notamment chez les jeunes filles qui rejoignent massivement la pratique.

« Sur le bassin de La Rochelle, il y a un véritable engouement », remarque-t-il, en précisant que l’équipe atteindra un public comparable à celui des rencontres masculines professionnelles. Une dynamique qui enflamme aussi les joueuses du XV de France, dont la co-capitaine Manaé Feleu : « C’est un public connu pour être vraiment incroyable. On a toutes hâte de jouer ici. »

Un club phare pour le rugby féminin

Les féminines représentent près de 30 % des licenciés du club maritime, avec une augmentation du nombre d’adolescentes pratiquantes passée de 45 à près de 70 en seulement quelques années. Le Stade rochelais étend également son rayonnement au-delà de la ville, touchant des territoires comme Angoulême, Niort ou la Vendée.

L’équipe féminine évolue en Elite 2 et a remporté son championnat la saison précédente, même si elle n’a pas réussi à accéder à l’élite lors du match de barrage. Néanmoins, la réputation du club en matière de rugby féminin dépasse ce niveau grâce aux investissements et à l’accompagnement des joueuses.

« C’est un club qui met beaucoup de moyens sur le rugby féminin. Je pense que c’est un exemple à suivre pour le reste de la France, plusieurs clubs en Elite 1 n’investissent pas autant », confie Manaé Feleu, également internationale française évoluant à Grenoble.

Un accompagnement personnalisé pour les joueuses

Alexandre Bares met en avant la volonté du club de structurer et soutenir les joueuses dans leur projet sportif, mais aussi personnel et professionnel. Parce que le rugby féminin en France ne suit pas encore le modèle purement professionnel, l’accompagnement est clé pour permettre aux sportives de conjuguer études, carrière et rugby.

Avec l’aide d’une spécialiste de l’accompagnement socioprofessionnel en poste à mi-temps cette saison, le club se concentre sur l’employabilité des joueuses afin de favoriser leur épanouissement sur et en dehors du terrain. « Aider les joueuses à gérer les études, trouver des stages ou un emploi, c’est aujourd’hui la priorité », précise-t-il.

Le stade Marcel Deflandre, foyer privilégié des féminines

Jouer plusieurs fois par saison dans l’enceinte de Marcel Deflandre offre un cadre exceptionnel aux joueuses, renforçant leur visibilité et la qualité de leur expérience. Dernièrement, la confrontation contre Lons, leader en Elite 2, a réuni près de 3 500 spectateurs, illustrant une attractivité grandissante.

À La Rochelle, le rugby féminin s’est implanté avec force, porté par une ville passionnée et un public nombreux. Gérard, 63 ans, fidèle supporter, témoigne avec enthousiasme : « On aime voir les filles jouer, c’est technique, ça tape bien au pied, vraiment c’est du beau jeu. C’est différent des hommes mais tout aussi agréable. »