Dans l’univers impitoyable de la Formule 1, derrière le quadruple champion du monde Max Verstappen, Red Bull adopte une politique stricte envers ses coéquipiers, souvent perçus comme des pilotes « jetables ». Le récent remplacement de Liam Lawson par Yuki Tsunoda après seulement deux Grands Prix illustre une nouvelle fois cette réalité.
Une pression constante et une stratégie bien rodée
Le groupe Red Bull, conscient de disposer de quatre places sur la grille de départ grâce à ses différents partenariats, exerce une pression permanente sur ses pilotes. Cette stratégie, initiée en 2016 avec Max Verstappen lui-même, consiste à faire émerger un leader incontesté en adaptant la monoplace à son style de pilotage. Verstappen avait alors remplacé Daniil Kvyat dès le cinquième Grand Prix, qu’il avait remporté, avant d’imposer sa domination dans le championnat.
Daniel Ricciardo (2016-2018) : La bataille face à Verstappen
Daniel Ricciardo, coéquipier de Verstappen à partir de 2016, avait à cœur de ne pas fuir la concurrence. Lors de leur première saison ensemble, les deux pilotes remportent chacun une victoire, Ricciardo signant aussi une pole position et terminant devant Verstappen au classement. En 2017, malgré quelques succès respectifs, Verstappen commence à prendre le dessus. En 2018, Verstappen affiche plus de constance et dépasse Ricciardo au classement, ce dernier choisissant alors de rejoindre Renault. Ricciardo a toujours affirmé qu’il n’avait pas « fui la bataille », cherchant simplement de nouveaux défis après plusieurs années sans titre.
Pierre Gasly (2019) : La dure réalité du sport
Promu en 2019 au sein de l’écurie principale, Pierre Gasly n’a pas tardé à être rétrogradé chez Toro Rosso après seulement 12 courses. Face à Verstappen qui remportait deux Grands Prix la même saison, le Français n’a jamais brillé au même niveau, ni atteint le podium. Gasly a plus tard déclaré avec lucidité que « ce sport n’est pas toujours juste », une leçon qu’il a apprise au fil de sa carrière, notamment après son départ pour Alpine, où il a signé une victoire à Monza en 2020.
Alexander Albon (2019-2020) : Entre pression et perte de confiance
Alexander Albon, arrivé chez Red Bull à mi-2019 après 12 Grands Prix, a vécu une expérience similaire. Malgré quelques podiums en 2020, il n’a pas réussi à égaler les performances de Verstappen et a été remplacé, intégrant Williams. Albon a souligné la difficulté de cohabiter avec un pilote au style unique comme Verstappen, dont la monoplace évoluait pour devenir « de plus en plus incisive », ce qui l’a rendu « de plus en plus tendu » et a affecté sa confiance.
Sergio Pérez (2021-2024) : L’expérience sans éclat
Après une ère dominée par la jeunesse, Red Bull s’est tournée vers Sergio Pérez en 2021, un pilote expérimenté censé apporter stabilité et résultats. Si « Checo » a totalisé six victoires, il n’a jamais réussi à soumettre Verstappen, quadruple champion et leader incontesté. En 2024, avec le retour de compétitivité de McLaren, la différence s’est encore accentuée : Pérez n’a remporté aucune course et a terminé la saison à une décevante huitième place. Le Mexicain a qualifié ses derniers mois au sein de Red Bull comme l’un des moments « les plus difficiles » de sa carrière en F1, face à un Verstappen toujours capable d’imposer sa domination.













