Robinho purge une peine de neuf ans de prison pour viol en groupe et mène aujourd’hui un quotidien bien différent de celui de star du football. Hébergé dans une cellule de seulement huit mètres carrés, l’ex-international brésilien s’efforce de réduire sa peine en travaillant et en s’investissant dans diverses activités au sein de la prison.
Une vie quotidienne en prison à Tremembé
Robinho est incarcéré depuis mars dernier dans la prison Dr. José Augusto César Salgado P2, située à Tremembé, dans l’État de São Paulo. Cette prison, surnommée « la prison des célébrités », abrite plus de 2 500 détenus, dont plusieurs criminels notoires. Parmi eux figurent des individus ayant commis des actes violents très graves, tels qu’un homme condamné pour le meurtre de sa propre fille ou un autre pour l’enlèvement et le meurtre d’une adolescente de 15 ans.
Dans ce cadre, Robinho partage une cellule exiguë de huit mètres carrés avec un autre détenu âgé de 22 ans, incarcéré pour avoir incité une personne au suicide ou à l’automutilation. Pour tenter d’écourter sa peine, il s’est engagé dans un travail d’électricien au sein de la prison, ce qui lui permet de réduire sa sentence d’un jour pour chaque douze heures travaillées. Il répare ainsi radios et télévisions, après avoir complété une formation de 600 heures en électronique.
Outre cette activité, l’ex-footballeur participe également au club de lecture de la prison, jardine, et a terminé les dix modules du programme d’éducation au travail et à la citoyenneté. Ses moments de détente incluent également des démonstrations de ses talents footballistiques qui divertissent ses codétenus.
Les visites sont strictement limitées aux membres de sa famille proche, notamment son épouse Vivian, ses trois enfants et ses parents. Lors de ces visites, la famille peut lui apporter des douceurs limitées telles que des vêtements, des boissons, des jeux comme les échecs ou les dames, des matériaux d’écriture et des magazines ou livres qui ne contiennent aucun contenu pornographique.
Robinho et son entourage familial
Parmi ceux qui lui rendent visite figure son fils de 17 ans, Robinho Jr, qui espère un jour évoluer au côté de Neymar au sein du club de Santos, le club formateur de son père. Pendant ses moments libres, Robinho emprunte les chaussures de football de ses codétenus pour continuer à pratiquer le sport qui a marqué sa vie.
Contrairement à de nombreux détenus qui ont pu sortir temporairement durant 11 jours au cours des fêtes de Noël, Robinho n’a pas bénéficié de cette autorisation exceptionnelle. Cette restriction l’a privé de temps en famille, obligeant son isolement durant cette période festive.
Un environnement carcéral unique et controversé
La prison de Tremembé est connue pour abriter des personnalités très célèbres ainsi que pour son système original de rencontres amoureuses. Selon des sources espagnoles, les détenus ont mis en place une version « offline » de l’application de rencontres Tinder, orchestrée par les surveillants qui facilitent les échanges avec une prison pour femmes située à environ cinq kilomètres. Les détenus s’envoient des photos et des lettres, toutes lues par les gardiens pour garantir le respect des règles.
Un exemple marquant de ce système raconte qu’une détenue condamnée pour avoir poignardé son mari 56 fois a été rejetée par un homme qui avait tué son frère. Ce dernier, nommé Vinicius Nunes, a finalement préféré s’engager avec une autre femme via ce réseau de rencontres carcéral.
Une peine longue et un chemin judiciaire tortueux
Condamné initialement en 2017 en Italie, Robinho a dû attendre plusieurs années avant que sa peine soit appliquée. L’affaire remonte à une agression sexuelle en groupe sur une femme albanaise dans une discothèque italienne en janvier 2013, dans laquelle il figurait parmi les six hommes reconnus coupables.
La justice italienne avait requis son extradition pour qu’il purge neuf ans derrière les barreaux en Europe, mais Roberto a été détenu au Brésil où la législation interdit généralement l’extradition des ressortissants nationaux. Une décision majeure de la Cour Suprême de Justice brésilienne en 2022 a finalement confirmé qu’il écoperait de cette peine sur le sol brésilien.
Lors de son procès en appel, Robinho, alors âgé de 28 ans et joueur de l’AC Milan, a reconnu des « contacts » avec la victime mais a affirmé qu’ils étaient consentis. Le tribunal de Milan a néanmoins validé sa condamnation pour avoir humilié et agressé la femme, s’appuyant notamment sur des interceptions téléphoniques des conversations entre les personnes impliquées.
En dépit d’une tentative de retour au club de Santos en 2020 avec un contrat au salaire minimum (environ 1 200 € par mois), la mobilisation contre sa signature a contraint le club à revenir sur cette décision, un sponsor majeur retirant son soutien suite au scandale.
Carrière sportive et palmarès
Robinho a grandi au sein de l’académie de Santos, où il était considéré comme l’un des talents prometteurs du football brésilien. Sa carrière professionnelle l’a mené à disputer 137 matches pour le Real Madrid, 53 pour Manchester City et 144 pour l’AC Milan.
Il a également honoré 100 sélections en équipe nationale du Brésil avant que sa trajectoire ne soit brutalement interrompue par ses problèmes judiciaires et son incarcération.










