Au cœur des récents succès de l’équipe d’Angleterre, Myles Lewis-Skelly s’impose comme un espoir prometteur sous la direction de Thomas Tuchel. Ce jeune latéral gauche a brillé lors de ses premières minutes sous le maillot anglais, offrant une nouvelle dynamique sur un côté historiquement problématique.
Patience et précisions tactiques à l’ère Tuchel
Dans une rencontre marquée par le contrôle minutieux du jeu, Thomas Tuchel a maintenu une discipline tactique exemplaire avant d’opérer ses changements. Attentifs à ses consignes ponctuelles, Jarrod Bowen et Anthony Gordon, alignés pour entrer en jeu, ont dû patienter longuement – dès la 68e minute – avant de fouler la pelouse. Tuchel, fidèle à son style méthodique, a insisté sur l’équilibre entre urgence et maîtrise, illustrant la paradoxale philosophie de son projet : impatience dans les intentions, extrême patience dans le déroulé.
Cette approche vise à préparer l’équipe pour la Coupe du Monde imminente, en insistant sur la nécessité d’exploiter au mieux chaque instant sur le terrain, tout en cultivant la patience stratégique.
Une victoire sobre mais prometteuse
Le succès 2-0 face à l’Albanie, obtenu avec seulement 12 tirs au but, reflète une certaine rigueur tactique plus qu’une frénésie offensive. Loin d’une possession stérile, ce match a laissé entrevoir une créativité naissante, en particulier sur le flanc gauche anglais, longtemps considéré comme un point faible lors du dernier Euro.
Alors que la campagne européenne passée montrait un couloir gauche marqué par la stérilité et les erreurs tactiques, la nouvelle configuration avec Lewis-Skelly apporte une richesse technique et physique nouvelle. Ce latéral gauche gaucher allie endurance et capacité offensive, éléments-clés des systèmes adoptés par Tuchel à Chelsea et à Dortmund par le passé.
Myles Lewis-Skelly, l’étoile montante
Le but inscrit par Lewis-Skelly symbolise parfaitement son apport : un timing parfait sur une passe somptueuse de Jude Bellingham, conjugué à un sens du positionnement affûté. Sa montée en puissance est renforcée par la course intelligente de Marcus Rashford, dont le rôle de fausse pointe a permis d’ouvrir des espaces décisifs.
Ce jeune latéral ne se contente pas de défendre, il participe activement à la construction du jeu, comme l’illustre sa capacité à enchaîner montées et retours défensifs. Son profil rappelle les modèles offensifs de Ben Chilwell et Alphonso Davies, précieux dans le jeu large et la pression haute.
Les ajustements tactiques et le renouveau anglais
Au-delà de Lewis-Skelly, Tuchel expérimente plusieurs variations tactiques peu habituelles sous l’ère précédente. Curtis Jones, par exemple, glisse parfois en latéral gauche, tandis que Lewis-Skelly lui-même monte dans l’axe ou sur des courses diagonales, apportant une flexibilité tactique nouvelle.
Cette méticulosité contraste avec la dernière période sous Gareth Southgate, marquée par une certaine désorganisation et une absence de schéma clair dans les moments cruciaux. Tuchel impose un projet reposant sur les détails et une planification rigoureuse, où chaque mouvement a un sens pour équilibrer le collectif.
Marcus Rashford, entre retour en forme et rôle clé
Après un passage à vide et des difficultés à Manchester United, Marcus Rashford a montré des signes de renaissance. S’il a connu quelques ratés en seconde période, son activité sans ballon et son sens du déplacement restent essentiels pour l’équipe nationale. Rashford apporte une énergie et une intensité que peu de joueurs possèdent à ce poste, complétant utilement la montée en puissance de Lewis-Skelly.









