Déportation de Jerce Reyes Barrios à El Salvador pour un tatouage

La déportation de Jerce Reyes Barrios, footballeur vénézuélien, vers El Salvador suscite une vive controverse. Son tatouage, hommage à son club de cœur, le Real Madrid, a été interprété par les autorités américaines comme un signe d’appartenance à un groupe criminel. Cette décision, remise en question par sa défense, expose les conséquences dramatiques des expulsions massives vers le Salvador orchestrées sous l’administration Trump.

Un tatouage controversé à l’origine de la déportation

Jerce Reyes Barrios, âgé de 36 ans, a été arrêté en septembre dernier. Selon les autorités américaines, son tatouage — composé d’une couronne, d’un ballon de football, d’un chapelet et du mot « Dieu » — s’apparenterait à une marque d’identité de la dangereuse bande criminelle appelée Tren de Aragua. Pourtant, ce dessin est en réalité un hommage au logo du Real Madrid, équipe qu’il soutient passionnément depuis toujours.

Sa avocate, Linette Tobin, a déclaré sous serment que cette accusation reposait sur une interprétation erronée. Elle explique également que l’examen des messages sur les réseaux sociaux de son client a servi de prétexte supplémentaire à la détention, en interprétant un simple geste de la main, courant dans le rock n’ roll et signifiant « je t’aime », comme un signe d’appartenance à un gang.

Un exil forcé vers une prison de haute sécurité

Embarqué parmi un groupe de 238 Vénézuéliens, Jerce Reyes a été expédié depuis les États-Unis vers le Centre de Confinement du Terrorisme (Cecot) à El Salvador, une prison reconnue pour son extrême sécurité. Cette opération fait partie d’une série d’expulsions massives décidées par l’administration américaine pour contrôler les flux migratoires vers le pays centre-américain.

Un parcours sans condamnation et une demande d’asile en attente

Le dossier de Jerce Reyes Barrios révèle qu’il n’a commis aucun crime. Il a seulement été arrêté en 2023, pour avoir participé à des manifestations contre le régime de Nicolás Maduro au Venezuela, lors des mois de février et mars. Au cours de cette détention, il aurait subi des actes de torture avant d’être libéré.

Suite à cette expérience traumatisante, le joueur a choisi de s’exiler aux États-Unis, où il a régularisé son entrée de manière légale via l’application CBP One, mise en place pour mieux contrôler les entrées migratoires sous la présidence de Joe Biden. Il attendait une audience devant un juge d’immigration afin d’obtenir sa résidence permanente, prévue le mois prochain. Cette procédure est aujourd’hui compromise par sa déportation brutale vers El Salvador, où ses proches ignorent toujours son état de santé et sa situation.