
Le cécifoot à Bondy : entre défis et ambitions après les JO 2024
Découvrez comment le cécifoot à Bondy se relève après les JO 2024, avec des ambitions et des défis à relever.
Révélation des Jeux Paralympiques cet été, le cécifoot a retrouvé sa normalité loin de l’agitation médiatique. À Bondy, l’un des meilleurs clubs de France, les défis ne manquent pas.
Bondy : un club en pleine ambition
De l’esplanade du Champ-de-Mars à Paris au terrain de cécifoot du stade Léo-Lagrange à Bondy, la distance n’est pas immense. D’une soirée estivale de septembre où l’équipe de France de cécifoot a remporté le titre paralympique devant 11 000 spectateurs, à l’ambiance calme d’un entraînement en février sur le sol bondynois, le chemin à parcourir pour raconter l’histoire est beaucoup plus long.
Le Bondy Cécifoot Club, créé en 2019, est devenu une référence dans l’élite avec Bordeaux, son grand rival national. Avec quatre champions paralympiques et deux internationnaux maliens au sein de l’équipe, le club de Seine-Saint-Denis se prépare pour le deuxième tour de sa « Coupe d’Europe » qui se déroulera le 1er mars à Florence. Bondy affrontera alors le Borussia Dortmund ainsi qu’un club local dans l’European Blind Football League, une compétition continentale en plein essor.
Bâtir la relève
C’était juste après l’embellie paralympique. Le club venait d’inaugurer son propre terrain. « Les Jeux ont permis à des millions de Français de découvrir notre sport. C’est ultra-positif. France Télévisions a diffusé des journées de championnat », souligne Jean-François Chevalier, président-fondateur du club.
La Fédération française handisport (FFH) et les clubs de cécifoot s’unissent pour accueillir davantage de jeunes pratiquants, souhaitant bâtir une relève afin de maintenir l’élan créé par l’exploit bleu de 2024. « Pour l’instant, rien n’est arrivé de plus, » constate Chevalier, optimiste mais réaliste. « Le soufflé est retombé. L’effet Jeux n’a pas boosté les pratiquants. »
L’inclusion au cœur du projet
Bondy vise à jouer un rôle actif dans l’inclusion des jeunes. « Nous avons les installations et les éducateurs pour accueillir des enfants déficients visuels, » explique Chevalier. « Notre rôle n’est pas seulement la compétition, mais aussi d’offrir un épanouissement par le sport. »
Le club annonce un budget de 100 000 euros, avec 80 % de fonds privés. « Cela nous vaut d’être appelés le PSG du cécifoot, » plaisante Chevalier. Bondy attire environ 80 licenciés, valides et déficients visuels réunis. « Les premiers acteurs sont les parents, ils décident de la pratique sportive de leurs enfants. Le cécifoot aide à gagner en autonomie, mais il y a encore des freins à lever, » souligne-t-il.
Un défi à relever
Bondy a lancé une académie l’an passé pour les plus jeunes, faisant actuellement face à des défis importants. « Nous ne savons pas où se trouvent les enfants qui pourraient être intéressés, » regrette Samir Gassama, directeur sportif et ancien sélectionneur de l’équipe de France. « Si les parents ou les institutions n’effectuent pas la démarche, nous ne pouvons rien faire. »
Alors que la discipline compte moins de 400 licenciés en France, le besoin de renouveler les effectifs se fait sentir. « L’équipe de France a besoin de nouveaux talents, » interpelle Gassama, mettant en lumière l’urgence d’agir pour attirer de nouveaux joueurs dans le cécifoot.
Vers l’avenir
Avec des événements majeurs comme le championnat d’Europe en 2026 en France et les Jeux de Los Angeles en 2028, l’avenir du cécifoot semble prometteur, mais nécessite des actions immédiates pour s’assurer que le sport continue d’avancer et de se développer. La devise du club bondynois est de toujours voir plus loin.