La crise économique du football français : enjeux et perspectives

Mise en garde de Philippe Diallo

Lors d’une déclaration récente, Philippe Diallo a exprimé son inquiétude concernant la situation économique actuelle des clubs, en soulignant : « En Ligue 1 et Ligue 2 nous avons des clubs en grande difficulté, mon rôle est d’essayer d’éviter des défaillances. On n’est pas à l’abri que des clubs s’arrêtent à la fin de la saison, peut-être avant ».

Cette déclaration coïncide avec un conflit entre la LFP et DAZN, qui n’a réglé que la moitié d’une échéance de 70 millions d’euros pour ses droits TV. Le tribunal de commerce de Paris doit se prononcer sur le litige des 35 millions d’euros en séquestre, renforçant ainsi la fragilité économique des clubs.

Impacts sur la crédibilité du football français

Le président de la FFF a également souligné que cette situation « n’est pas bonne pour la crédibilité de notre football ». Il prévoit de réunir les acteurs de la sphère professionnelle pour discuter d’une crise qui transcende les droits audiovisuels. Plusieurs clubs doivent repenser leur modèle économique pour faire face aux défis actuels.

Situation économique des clubs

Christophe Lepetit, responsable du pôle économie au Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges, a décrit la situation comme « complexe, délicate et assez dégradée ». Les crises de Mediapro et de la pandémie de Covid-19 ont particulièrement affaibli les liquidités des clubs entre 2020 et 2022.

Bien que l’arrivée du fonds CVC ait injecté 1,5 milliard d’euros dans le circuit du football français, une nouvelle crise des droits TV pour la période 2024-2029 se profile, alors que la vente à DAZN a généré moins de revenus que prévu. Les clubs doivent donc ajuster leur masse salariale et leur effectif pour faire face à cette situation précaire.

Différences entre les clubs

Tous les clubs rencontrent des difficultés économiques, mais certains sont plus touchés que d’autres. Ceux possédant des actionnaires puissants, comme le Paris Saint-Germain, le Stade Rennais ou l’Olympique de Marseille, sont plus susceptibles de surmonter cette crise.

À l’inverse, des clubs moins fortunés risquent d’encaisser des pertes à cause de la baisse des droits TV, sans avoir la capacité de faire face à leurs obligations contractuelles. Cependant, la bonne affluence dans les stades et la présence des sponsors offrent un semblant de soutien financier.

Prévoir l’avenir économique

Philippe Diallo a clarifié que la situation est sérieuse, indiquant que la réflexion sur un nouveau modèle économique pour le football français s’avère nécessaire. Après vingt ans de dépendance aux droits TV et aux transferts, les clubs doivent regagner en indépendance financière.

Les pistes pour y parvenir incluent une régulation plus stricte, une potentielle limitation des masses salariales, ou encore un plafonnement des indemnités de transfert. L’adaptation des ambitions sportives aux capacités économiques sera également cruciale pour la pérennité des clubs.