Lutte contre le piratage des droits TV dans le football européen

Angleterre : à la pointe de la lutte

La Premier League a mis en place une équipe spéciale anti-piratage, regroupant enquêteurs, juristes et experts informatiques dans ses bureaux de Londres et de Singapour. Cela inclut l’utilisation d’outils de pointe pour détecter les flux illégaux pendant les matchs, et un partenariat avec des fournisseurs de services internet, des réseaux sociaux, et des sites de paiement pour attraper les fraudeurs.

Au cours de la saison 2023-2024, plus de 300 000 flux en direct ont été supprimés des réseaux sociaux, et 350 000 liens ont été retirés des moteurs de recherche. En outre, la Premier League a obtenu des ordonnances de blocage pour interdire l’accès à des flux illégaux en temps réel, permettant de supprimer ou de bloquer plus de 600 000 flux durant cette même saison.

Les actions judiciaires contre les opérateurs de sites illégaux sont également fréquentes, avec des peines de prison significatives infligées, comme dans le cas du procès « Flawless » en 2023, où des peines totales de 30 ans et sept mois ont été attribuées.

Espagne : une lutte érigée en priorité

En Espagne, La Liga se bat contre le piratage depuis 2013, investissant plus de trois millions d’euros par an pour ce combat. Javier Tebas, le président de La Liga, vise à réduire la fraude audiovisuelle de 70 % d’ici 2025.

La liga a détecté environ 300 réseaux de diffusion illégale dans le monde. En moyenne, 3 000 flux illégaux sont identifiés chaque match, et le coût de la fraude pour les clubs professionnels espagnols est estimé entre 600 et 700 millions d’euros par an.

Italie : une loi efficace

En Italie, les pertes dues au piratage sont estimées à 300 millions d’euros par an. La Lega Serie A a intensifié ses efforts en lançant la plateforme Piracy Shield, permettant le blocage rapide des adresses illégales. Une fois les preuves recueillies, les fournisseurs d’accès sont alertés pour bloquer l’accès dans un délai de 30 minutes.

La législation en cours permet également d’infliger des amendes conséquentes aux utilisateurs impliqués, avec des amendes allant jusqu’à 5 000 euros.

Allemagne : 1,8 milliard d’euros de dommages

En Allemagne, une étude menée en 2023 a évalué que le piratage en direct cause des dommages économiques annuels de 1,8 milliard d’euros. Il est estimé qu’il y a près de six millions d’utilisateurs réguliers de flux TV illégaux en Allemagne.

La Bundesliga enregistre jusqu’à 10 000 téléchargements illégaux pour chaque journée de compétition. Des mesures sont mises en place pour retirer en moyenne 5 000 contenus illégaux chaque semaine, afin de protéger les droits de diffusion et de réduire l’impact économique de cette pratique.