Ligue 1 : La crise des droits télé avec DAZN s’aggrave

Quelle est la situation ?

DAZN est censé effectuer prochainement le quatrième paiement prévu dans le contrat qu’elle a signé cet été avec la Ligue française. Cependant, la plateforme britannique de streaming sportif indique que des conditions d’exploitation difficiles, notamment en raison du piratage, pourraient l’amener à ne pas respecter cette obligation financière.

Une étude récente commandée par la LFP a révélé que 55 % des spectateurs ayant suivi le match OM-PSG fin octobre avaient eu recours à des sources illégales pour visionner la rencontre, illustrant ainsi l’ampleur du phénomène.

Après avoir espéré récolter un milliard d’euros par saison, la Ligue a dû réduire ses ambitions en vendant les droits de diffusion de la Ligue 1 pour environ 500 millions d’euros par an à DAZN et beIN Sports, une forte baisse par rapport au précédent contrat de 624 millions d’euros, générant des mécontentements parmi les supporters.

Quelles sont les conséquences de cette crise ?

Le déclin des revenus télévisuels va plonger les clubs français dans une crise financière sévère. La DNCG, le gendarme financier de la Ligue, prévoit une perte d’exploitation pouvant atteindre 1,2 milliard d’euros. En réaction à cette situation, les clubs ont été contraints de procéder à de nombreuses ventes lors du dernier mercato hivernal.

D’après un rapport de la FIFA, les clubs français ont réalisé durant le mois de janvier des indemnités de transfert s’élevant à 371 millions de dollars (environ 357 millions d’euros), un montant record comparé à d’autres championnats.

Quelle position adopte le football français ?

Philippe Diallo, président de la Fédération française de football (FFF), a récemment exprimé son soutien envers DAZN, affirmant que l’objectif commun doit être la réussite de cette plateforme. Il a aussi reconnu la délicatesse de la saison actuelle, due aux ajustements tarifaires.

De son côté, la ministre des Sports, Marie Barsacq, a tiré la sonnette d’alarme concernant la situation financière de la Ligue 1, qualifiant celle-ci de « grave » et appelant à une action rapide pour redresser la situation.

Le précédent Mediapro

Le cas de Mediapro, qui avait engagé 780 millions d’euros pour 80 % des droits de diffusion, illustre bien les fragilités du système actuel. La chaîne ne parvenant pas à honorer ses engagements, avait entraîné un effondrement de la confiance envers les diffuseurs. Suite à cela, Amazon avait obtenu les droits à un prix réduit, suivi par Canal + pour une fraction des matchs.