Il y a 20 ans: La faillite du Servette FC, un drame historique
Il y a vingt ans, le 4 février 2005, Servette FC, un monument du football genevois, était déclaré en faillite. Ce moment tragique reste gravé dans les mémoires des supporters et des acteurs du club, marquant l’histoire du sport en Suisse. Retour sur cette période sombre avec les témoignages des principaux protagonistes.
La faillite prononcée
Ce jour-là, le juge Patrick Chenaux a annoncé le verdict attendu, mais dévastateur. À 9 heures du matin, dans une salle froide du Palais de justice, ceux qui restaient fidèles au « Grenat » ont vu s’effondrer l’espoir d’une résurrection. Le surendettement, s’élevant à près de 12 millions d’euros, témoignait d’une gestion chaotique du club.
Le rôle de Marc Roger
Marc Roger, président du club à l’époque, incarne ce désastre. Arrivé avec des promesses de renouveau, il a rapidement laissé place à un sentiment d’illusion. Après sa condamnation pour gestion fautive, il a purgé près de 22 mois de prison préventive. Son échec a non seulement coûté des millions, mais a aussi eu des répercussions sur les carrières des joueurs et des employés.
Les conséquences sur les joueurs
Avec la faillite, tous les employés, joueurs et staff ont perdu leur emploi, laissant derrière eux une masse de mois de salaires impayés. Le jeu de transfer anarchique imposé par Marc Roger a profondément affecté la stabilité du club. Parmi les joueurs présents ce jour-là, Tibert Pont se souvient : “C’était un mauvais souvenir, mais nous avons seulement gardé les bons moments”.
L’impact sur la ville de Genève
Cette faillite a été perçue comme un échec collectif pour Genève. Le manque d’intérêt des investisseurs locaux a conduit à cette situation désespérée. Heureusement, le club a pu rebondir grâce à son association, qui a permis de maintenir une base solide, et a pu redémarrer en 1re ligue, avec pour objectif de retrouver l’élite du football suisse.
Retour au sommet
Bien que d’autres difficultés aient marqué l’histoire du club depuis, le Servette FC a su retrouver une stabilité financière depuis 2015. Le chemin parcouru depuis cette faillite a été jalonné de défis, mais le club se tient aujourd’hui en tant qu’institution respectée, un symbole de résilience pour ses supporters et pour le football suisse.
Les souvenirs des protagonistes
Des années plus tard, ceux qui ont vécu cette période difficile réfléchissent encore avec émotion. Pour Me François Canonica, avocat des joueurs, les séquelles psychologiques persistantes restent palpables. “Le sentiment de déséquilibre judiciaire flotte encore”, admet-il. Les souvenirs de souffrance humaine et de carrières ralenties illustrent combien cette faillite a été une tragédie au-delà du football.
Le verdict du juge
Le juge Chenaux, qui a prononcé la faillite, se rappelle de l’énorme émotion qui entourait cette décision. “Servette représentait une institution, et ce moment était source d’un fort intérêt médiatique”, confie-t-il. Malgré les appels à des sauvetages, la situation était trop précaire pour éviter la catastrophe.
Le 4 février 2005 demeure une date marquante dans l’histoire du Servette FC et du football helvétique. Une leçon d’humilité et de détermination, rappelant que la passion pour le football peut transcender les épreuves les plus sombres.