FIFA et le football face à la crise climatique : un rapport alarmant
Le football a reçu un signal d’alarme concernant son inaction face aux changements climatiques, après qu’un rapport majeur ait révélé que le sport présente des émissions de dioxyde de carbone équivalentes à celles de l’Autriche.
Une préoccupation croissante pour la durabilité
Au cours des cinq dernières années, la question de la durabilité dans le football a gagné en importance, avec une prise de conscience croissante parmi les acteurs de tous niveaux. Cependant, bien que la sensibilisation ait indéniablement augmenté, les actions concrètes ont souvent fait défaut.
Des équipes effectuant des vols intérieurs superflus pour se rendre aux matchs et la FIFA signant des contrats de sponsoring avec des pollueurs majeurs illustrent comment le football échoue à intégrer sa responsabilité dans le mouvement pour la durabilité.
Des émissions alarmantes
Selon le rapport intitulé « Dirty Tackle: the growing carbon footprint of football », élaboré par le New Weather Institute, l’industrie footballistique génère entre 64 et 66 millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone chaque année, ce qui équivaut à la totalité des émissions de l’Autriche ou à la combustion de 150 millions de barils de pétrole.
C’est la première fois que l’empreinte carbone de l’ensemble de l’industrie footballistique mondiale est évaluée de manière aussi exhaustive.
Des cibles climatiques ignorées
Ce rapport survient à un moment où le secteur continue de croître, en apparent mépris des objectifs climatiques. La FIFA et l’UEFA font partie des organisations ayant adhéré aux objectifs des Nations Unies visant à réduire les émissions de 50 % d’ici 2030 et à atteindre des émissions nulles d’ici 2040.
Le rapport souligne que, selon les projections actuelles, l’objectif de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C sera dépassé d’ici 2031, et que le secteur du football ne fait pas sa part pour prévenir cela.
Les sponsors pollueurs à bannir
Un des arguments majeurs du rapport est l’exigence de bannir les sponsors pollueurs, à l’image des entreprises de tabac. Dr Stuart Parkinson, chercheur principal, a déclaré : « Le football est en difficulté pour évaluer son véritable impact environnemental, en raison de données incomplètes et de l’exclusion de certaines émissions clés, notamment celles liées au sponsoring. »
Plus de 75 % des émissions de CO2 proviennent des accords de sponsoring avec des entreprises fortement polluantes, telles que ceux de la FIFA avec Aramco ou de l’UEFA avec Qatar Airways.
Recommandations pour un avenir durable
Le rapport formule deux demandes pratiques à l’industrie footballistique : interdire les sponsors pollueurs et repenser le calendrier du football pour le rendre plus régional. Avec la Coupe du Monde 2026 répartie sur trois pays, dont un touché par des incendies de forêt, ces recommandations sont d’une pertinence accrue.
David Wheeler, milieu de terrain à Wycombe et défenseur de la durabilité, a affirmé : « Ce qu’il faut, c’est un réel leadership de la part des organismes de régulation. » Les joueurs sont prêts à s’exprimer, mais ils ont besoin que la FIFA et les instances dirigeantes les écoutent.