Le rugby européen est confronté à un défi écologique de taille. Avec des déplacements intercontinentaux pour des matchs, les émissions de carbone augmentent de manière alarmante, soulevant des questions cruciales sur l’avenir de ce sport.
Des déplacements excessifs pour un seul match
Pour affronter les Stormers du Cap le 7 décembre, les joueurs de Toulon ont parcouru plus de 12 000 km. Le Stade toulousain a également réalisé un périple impressionnant pour se rendre à Durban, en Afrique du Sud, afin de jouer contre les Sharks, le 11 janvier. Cette équipe a nécessité huit avions, 22 000 km et 31 heures de vol étalées sur une semaine, tout cela pour un match de seulement 80 minutes.
Une décision controversée pour le rugby européen
Depuis 2022, l’European Professional Club Rugby (EPCR) a intégré plusieurs clubs sud-africains dans la Champions Cup, anciennement la Coupe d’Europe de rugby. Cette décision était motivée par des raisons financières, avec l’intention d’augmenter les revenus, notamment via les droits de diffusion. Cependant, cette expansion internationale pose des problèmes logistiques considérables.
Pour rejoindre l’Afrique du Sud, le Stade toulousain a dû effectuer un vol en privé après un match de championnat afin de ne pas perdre de temps. Après un retour à Toulouse, les joueurs ont pris plusieurs vols pour atteindre leur destination finale.
Un impact carbone démesuré
Ce périple génère près de 4 tonnes de CO2 par personne, ce qui correspond à la moitié de la consommation annuelle d’un Français. Avec des équipes sud-africaines engagées, on estime qu’au moins douze déplacements intercontinentaux se produiront cette saison, amenant des experts comme Julien Pierre à critiquer cette approche comme étant absurde.
Des voix s’élèvent pour un changement
De nombreux joueurs et anciens joueurs expriment leur inquiétude face à cette situation. Julien Pierre souligne : *« Il faut réduire l’empreinte carbone et responsabiliser les clubs, mais les instances dirigeantes font tout le contraire. »* L’ex-joueuse Lenaïg Corson partage cette opinion, affirmant que la décision d’intégrer des équipes sud-africaines est motivée par des considérations financières au détriment de la planète.
À la recherche de solutions durables
Des mesures doivent être prises pour alléger l’impact environnemental des compétitions. Des idées émergent, comme regrouper les déplacements en organisant des matchs consécutifs dans différents pays proches. Comme le dit Julien Pierre, *« Des solutions existent, il faut juste la volonté de nos instances dirigeantes. »*









