Emmanuel Adebayor revient sur l’attaque du bus du Togo en 2010
Emmanuel Adebayor se remémore l’attaque tragique du bus de l’équipe nationale du Togo en 2010, un événement qui a profondément marqué sa vie et sa carrière de footballeur. Alors qu’il se dirigeait vers la Coupe d’Afrique des Nations en Angola, l’attaquant togolais a été plongé dans une situation d’angoisse et de violence.
Une attaque tragique
Alors qu’il redoutait pour sa vie, blotti dans un bus sous le feu des tirs, Adebayor avait une dernière requête. Peu avant le début de la Coupe d’Afrique des Nations 2010, l’équipe togolaise a été attaquée par des séparatistes pendant qu’elle se rendait à son camp d’entraînement dans le nord de l’Angola.
Au moins un membre de la délégation a été abattu. Craignant d’être le prochain, Adebayor a appelé sa partenaire enceinte, lui confiant ses souhaits pour le nom de leur enfant. « Écoute, si c’est un garçon, nomme-le Junior Emmanuel. Si c’est une fille, assure-toi de l’appeler Princesse Emmanuella », lui a-t-il dit.
« Elle a répondu : ‘Pourquoi? Pourquoi me dis-tu cela??' » se souvient-il, avant que les coups de feu ne recommencent, le forçant à jeter le téléphone.
Une perspective changée
Quinze ans après cet événement tragique, Adebayor, âgé de 40 ans, déclare que cette journée a modifié sa vision de la vie. « Depuis ce jour, quelque chose a changé en moi », confie-t-il. « Je me suis dit : ‘Il faut apprécier chaque moment comme si c’était le dernier, car on ne sait jamais quand cela sera’. » Ce tragique incident à Cabinda a eu un impact colossal sur sa vie.
Inconscients du danger
Après l’attaque, la sécurité a été renforcée en Angola et la compétition s’est poursuivie sans l’équipe togolaise. L’équipe, préparée à Brazzaville, avait emprunté la route pour se rendre à Cabinda, ignorant le danger qui les guettait. En effet, des séparatistes n’avaient jamais accepté l’intégration de la province de Cabinda à l’Angola, déclenchant ainsi l’attaque.
Les joueurs, escortés par des forces de sécurité, prenaient la situation à la légère, se moquant des soldats lourdement armés. « C’était comme dans un film, avec leur tenue », se rappelle Adebayor. « On ne savait même pas que nous étions dans une zone de guerre. »
Un souvenir tragique de la violence
Le bus de l’équipe, criblé de balles, a transporté les joueurs gravement blessés vers un hôpital de la ville de Cabinda. Au sein de ce véhicule, Adebayor était avec son assistant personnel, Stanislas Ocloo, qui se plaignait de douleurs au ventre. Funeste destin, Ocloo serait l’une des victimes de cette attaque, avec l’entraîneur adjoint Amelete Abalo.
Une décision qui aurait pu sauver des vies
Sanctionnée par une confusion à la frontière entre le Congo et l’Angola, l’équipe a choisi un bus sans climatisation, qui a finalement été crucial pour leur survie. « Dans le premier bus, les fenêtres étaient fermées à cause de la climatisation », explique Adebayor. « Au second bus, où nous étions, toutes les fenêtres étaient ouvertes. Les assaillants ont pensé que nous étions des supporters. » Cela a conduit à l’explosion du premier bus, probablement par un grenade.
Vivre avec le traumatisme
Adebayor a rapidement repris la compétition avec Manchester City, seulement 19 jours après l’attaque. Malgré le temps écoulé, il vit encore avec les effets psychologiques de cette journée. Les bruits similaires aux coups de feu réveillent en lui de douloureux souvenirs. « C’est quelque chose avec lequel il faut vivre. Même si j’ai traversé ce moment difficile, c’est désormais une partie de ma vie », confie-t-il.
Ce traumatisme a également impacté son bonheur familial. Sa partenaire a donné naissance à leur fille Kendra, un symbole d’espoir après tant de souffrances.