Claudiu Keșerü : La légende du FC Nantes se remémore ses buts
Claudiu Keșerü, une figure emblématique du football français, revient sur sa carrière, ses souvenirs au FC Nantes, et ses performances récentes en D1 bulgare.
Un retour inattendu
Tu annonçais ta retraite en octobre 2023. Un an plus tard, on te retrouve à empiler les buts en D1 bulgare. Tu ne sais pas t’arrêter, en fait ?
Ce n’est pas que je n’arrive pas à m’arrêter, mais je n’avais pas fini de la manière dont je le voulais, et j’ai eu un peu de mal à le digérer. Cet été, j’ai eu un coup de fil de deux joueurs que j’apprécie : le capitaine du Tcherno More, Daniel Dimov, et le gardien Plamen Iliev, avec qui j’ai joué à Ludogorets. Ils m’ont proposé de revenir sur le terrain. Quatre jours après, j’étais là-bas.
Je connaissais la plupart des joueurs pour les avoir affrontés, et j’appréciais l’entraîneur Ilian Iliev, également sélectionneur de la Bulgarie. C’est un club stable, pas forcément avec un budget très élevé, mais qui est toujours dans le top 6 depuis quelques années. L’an dernier, ils ont fini deuxièmes. Pour moi, le choix était évident.
Des débuts mémorables à Nantes
Il y a 20 ans, tu débutais en Ligue 1 avec Nantes. Quel souvenir en gardes-tu ? C’était extraordinaire, à la Beaujoire en plus. Ça faisait quatre mois que je m’entraînais avec l’équipe première sans avoir la chance de débuter. C’était le 4 décembre 2004, Loïc Amisse était entraîneur principal. On perdait 1-0 contre Nice, je crois que je suis entré à la 78e.
Un ami m’a offert une grande photo de mes débuts, je l’ai encore. Jouer en Ligue 1, pour un Roumain de 18 ans, c’est vraiment quelque chose.
Un parcours riche en expériences
Tu avais déjà débuté à 16 ans en D1 roumaine. Oh, j’ai commencé encore plus tôt ! Mon premier match en Coupe de Roumanie, j’avais 14 ans. J’ai fait toutes les catégories en équipe nationale. Quand les dirigeants de mon club, le Bihor Oradea, ont vu ça, ils ont décidé de me faire intégrer l’équipe première.
Quelqu’un en Roumanie m’a proposé de faire un stage puis un tournoi près de Nantes, et j’avais été très bon. Nantes m’a approché et j’ai signé en septembre 2003.
Souvenirs et regrets
Cette première année, à 18 ans, tu marques trois buts très importants pour le maintien du FC Nantes… C’est ça, je marque mon premier but contre Rennes, puis contre Caen et Strasbourg. Je pense me souvenir de 90% de tous mes buts. Je suis assez analytique. J’ai enregistré tellement d’actions, de matchs…
En cinq saisons, tu n’as jamais vraiment eu ta chance à Nantes, comment l’expliques-tu ? Je pense que je n’étais pas prêt mentalement, notamment en matière de concentration. J’étais capable de faire un très bon match, puis de passer complètement au travers du suivant. Cette période m’a appris énormément. Le reste de ma carrière, je l’ai fait grâce à mon expérience en France.
Un retour en Roumanie et un nouveau départ
Après une dizaine d’années en France, tu es rentré en Roumanie, au Steaua Bucarest en 2014. Tout à fait. À Bastia, ça ne s’est pas super bien passé, même si ça avait bien commencé. J’ai fait le choix du Steaua, qui à l’époque était champion de loin en Roumanie. J’étais international et j’avais besoin de montrer ce que je valais. Finalement, sur une année civile, j’ai marqué 30 buts.
Tu as joué deux fois pour le Steaua, ensuite tu as passé six ans à Ludogorets. En huit ans, tu as été huit fois champion. C’est vrai que tu es une légende à Ludogorets ? Je suis le meilleur buteur de tous les temps, 40 buts devant le deuxième. Quand j’y étais, je savais que les supporters suivaient ces stats.
Un avenir prometteur
En début d’entretien, tu évoquais tes études pour devenir entraîneur ou directeur sportif. J’ai une petite préférence pour le poste de directeur sportif, même si je n’ai pas encore choisi à 100%. Je pense que ce rôle peut déterminer un changement profond au niveau de la formation des jeunes en Roumanie.
Et admettons que tu reçoives un appel du FC Nantes, tu reviendrais ? C’est sûr que mes anciens clubs auront toujours une priorité, car je connais le contexte. J’ai gardé contact avec Saïd Chabane. C’est vrai que ça m’intéresserait, mais j’ai encore beaucoup de choses à apprendre !
La légende continue
Claudiu Keșerü continue de marquer l’histoire du football, tant sur le terrain qu’en dehors. Avec un parcours exceptionnel et une passion inébranlable pour le jeu, il reste une source d’inspiration pour de nombreux jeunes joueurs.
Un retour en terrain connu
Claudiu a connu des succès retentissants à Ludogorets, et il semble qu’il ne soit pas encore prêt à dire adieu au football. À 37 ans, il se retrouve à nouveau sur le terrain, prouvant que la passion et la détermination n’ont pas d’âge.