Matchs amicaux : la Russie cherche des adversaires africains
La Russie cherche activement des adversaires africains pour ses matchs amicaux, alors qu’elle continue de faire face à des sanctions suite à son exclusion des compétitions officielles de football. Après l’annonce de l’opération spéciale en Ukraine en 2022, la FIFA et l’UEFA ont suspendu toutes les équipes russes, empêchant ainsi la sélection nationale de participer à des compétitions comme l’Euro 2024 et la Coupe du Monde 2026.
Un tableau complexe de matchs amicaux
Depuis l’imposition de ces sanctions, la sélection russe a disputé quatorze matchs amicaux. Les derniers se sont tenus en novembre 2023 à domicile contre Brunei et la Syrie. Au cours de cette période, la Russie a joué contre des pays comme la Serbie et le Vietnam en 2024, et a affronté plusieurs adversaires asiatiques et latino-américains. Notamment, en octobre 2023, un match a eu lieu contre le Cameroun à Moscou, suivi d’une rencontre avec le Kenya à Antalya, en Turquie.
*« Ce n’est pas évident, avec des calendriers bien remplis, mais aussi parce que certains pays préfèrent éviter d’affronter un État dont l’image n’est pas bonne »,* explique un agent spécialisé dans l’organisation de matchs amicaux.
Relations diplomatiques et choix des adversaires
Les adversaires choisis par la Russie révèlent un paysage géopolitique complexe. La liste inclut des anciennes républiques soviétiques, mais également des pays comme l’Iran, l’Irak, ainsi que le Cameroun et le Kenya. Selon Jean-Baptiste Guégan, enseignant à Sciences Po, ces choix sont souvent influencés par les relations diplomatiques : *« La Russie est très présente militairement dans de nombreux pays d’Afrique, où Poutine cherche à concurrencer les États-Unis et la France »*.
Accords pour 2025
Pour 2025, la fédération russe a déjà convenu d’un match contre le Nigeria en juin et a approché le Sénégal et la Guinée pour des rencontres supplémentaires. *« La Russie a les moyens d’attirer des équipes africaines, en venant avec des frais couverts et un cachet significatif »,* précise un agent resté anonyme.
Le Nigeria n’est pas le seul pays à avoir accepté une invitation pour jouer en Russie. L’Iran a également donné son accord de principe, tandis que l’Inde a prévu de venir en mars.
Conséquences politiques et sportives
Les choix de matchs amicaux ne sont pas seulement financiers ; ils nécessitent également des décisions politiques. Pour le Cameroun, par exemple, les discussions ont été menées au niveau des ministères des affaires étrangères avant d’être transférées aux fédérations sportives. *« Le gouvernement nigérian a approuvé son déplacement en Russie, tout comme pour d’autres adversaires »,* souligne l’agent.
La dynamique complexe entre le Kremlin et les pays africains montre comment le sport peut servir d’outil de diplomatie, alors même que la Russie reste sous la menace de sanctions internationales. La reprise des compétitions officielles pour la Russie dépendra principalement de l’évolution de la situation en Ukraine.