La crise des entraîneurs anglais : un paradoxe à résoudre

Découvrez pourquoi si peu d'entraîneurs anglais brillent en Premier League et comment améliorer leurs chances.
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La crise actuelle des entraîneurs anglais se révèle particulièrement inquiétante, avec seulement un entraîneur anglais dans le top 14 de la Premier League. Face à cette situation, il est légitime de se demander pourquoi les voies de formation pour les entraîneurs en Angleterre sont si difficilement navigables.

Un paysage dominé par quelques équipes

Au cours des 33 derniers trophées majeurs remportés en Angleterre, seuls six équipes se les sont partagés. Manchester City a su dominer avec 15 titres, tandis que Liverpool, Arsenal, Chelsea et Manchester United en ont chacun remporté quatre. Leicester, quant à elle, a gagné deux trophées, dont le premier est souvent qualifié de miracle.

En 2024, les trophées du football anglais sont réservés à l’élite. Pour rester au sommet, ces clubs savent qu’ils doivent constamment gagner, ce qui les pousse à engager des entraîneurs capables de produire des résultats.

Une situation délicate pour les entraîneurs locaux

Les exceptions dans ce système deviennent rares et souvent de courte durée. Les clubs les plus puissants de la Premier League, fort de leur richesse, n’ont pas à accepter le risque. Ils peuvent se permettre de sélectionner les meilleurs entraîneurs d’Europe si leurs expérimentations avec des entraîneurs anglais, tels que Frank Lampard ou Graham Potter, ne donnent pas les résultats escomptés.

Manchester United a ainsi recruté Ruben Amorim depuis le Sporting Clube pour remplacer Erik ten Hag, qui avait été engagé après son passage à l’Ajax.

Eddie Howe, l'unique entraîneur anglais dans le top 14 de la Premier League

Une comparaison avec les pays exportateurs de talents

Des pays comme le Portugal et les Pays-Bas exportent de nombreux entraîneurs, bénéficiant de la présence de trois grandes équipes chacun. Avoir un poste dans une de ces équipes augmente les chances de remporter un trophée, facilitant ainsi les négociations pour des contrats mieux rémunérés. Arne Slot, après avoir remporté le titre néerlandais avec Feyenoord, a pu se permettre de décliner l’offre de Tottenham et d’attendre Liverpool.

Ruben Amorim a été engagé par Manchester United

Le défi auquel font face les entraîneurs anglais

Les entraîneurs anglais n’arrivent pas à remporter des trophées majeurs, ce qui leur ferme les portes des meilleurs postes. Une boucle vicieuse se crée alors, rendant difficile pour eux de gagner des titres sans accès aux meilleures équipes. La nomination de Thomas Tuchel à la tête de la sélection anglaise est un autre signe révélateur de cette crise existentielle, soulignant l’absence d’entraîneurs locaux en mesure de rivaliser avec ses antécédents à Dortmund, Paris Saint-Germain et Chelsea.

« Je ne vois pas de solution », admet Howard Wilkinson, le dernier entraîneur anglais à avoir remporté la Premier League, avec Leeds en 1992. Wilkinson, maintenant âgé de 80 ans, a joué un rôle clé dans le développement du système des écoles de football en Angleterre.

Howard Wilkinson, dernier entraîneur anglais à avoir remporté le titre

Le manque d’opportunités

Les entraîneurs locaux sont souvent jugés sans avoir eu l’occasion de prouver leurs capacités en haut de l’échelle. Eddie Howe est l’un des rares Britanniques à avoir réussi à percer, étant le seul entraîneur anglais dans le top 14. Cinq des six derniers entraîneurs de la Premier League proviennent d’Angleterre, mais il ne s’agit pas d’un manque de talent, mais plutôt d’un manque d’opportunités sur le terrain.

Mikel Arteta, fraîchement engagé par Arsenal, a su tirer parti de son expérience à Manchester City, tout comme Enzo Maresca, qui a fait ses preuves sous Guardiola avant d’intégrer Chelsea.

Lee Carsley a évoqué le besoin d'opportunités pour les entraîneurs anglais

Conclusion sur le parcours des entraîneurs en Angleterre

Le coût des qualifications pour devenir entraîneur est également un facteur limitant. La licence UEFA Pro, la qualification la plus élevée, coûte environ 16 000 euros et est soumise à un nombre limité de places par saison. À titre de comparaison, en Espagne, les coûts sont moins élevés, facilitant ainsi la formation de nouveaux talents. Les clubs en Angleterre couvrent souvent ces frais, mais cela reste insuffisant sans l’acquisition d’expérience au sein des équipes de premier niveau, comme se produit dans d’autres pays.

Comme le souligne Lee Carsley, entraîneur intérimaire de l’Angleterre, l’opportunité est essentielle pour développer le potentiel des entraîneurs anglais. Des chemins alternatifs qui ont permis à certains entraîneurs de se frayer un chemin vers le sommet, comme Graham Potter, qui s’est spécialisé en Suède, devront sans doute être explorés plus en profondeur pour permettre aux entraîneurs locaux de retrouver leur place sur la scène européenne.

Fabian Hurzeler, nouvel entraîneur à Brighton
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