Cette saison, Aberdeen est la seule équipe parmi les 50 pays les mieux classés par l’UEFA à avoir remporté tous les matchs qu’elle a disputés.
Une surprise inattendue
Pour ceux qui en doutent, oui, c’est une véritable surprise. La saison passée, Aberdeen a flirté avec la relégation de la première division écossaise, avant que l’entraîneur intérimaire Peter Leven ne redresse la situation en terminant à la septième place.
Cela a fait suite à un passage très difficile de 32 jours sous la direction de Neil Warnock, qui avait pris la succession de Barry Robson. Ce dernier avait été nommé entraîneur permanent sept mois plus tôt après avoir occupé un rôle temporaire après le départ de Jim Goodwin, dont l’aventure avait duré 11 mois, marquée par des défaites écrasantes de 5-0 et 6-0 contre Hearts et Hibernian, ainsi qu’une défaite en coupe de 1-0 face à Darvel, considérée par beaucoup comme le plus grand choc de l’histoire de la Scottish Cup.
Un nouvel entraîneur prometteur
La réponse à cette transformation incroyable est l’arrivée de Jimmy Thelin, l’entraîneur suédois recruté à IF Elfsborg. Engagé en avril, le quinquagénaire a demandé à rester à son ancien club jusqu’en juin pour terminer son œuvre en Suède avant de rejoindre Aberdeen. Ce fut un choix payant.
Thelin a conduit Elfsborg de la 12ème place à deux deuxièmes positions en six saisons, pratiquant un football de contre-attaque direct face à des clubs disposant de ressources financières beaucoup plus élevées. Selon Dave Cormack, le président d’Aberdeen, « il a une réputation en Suède en tant que bâtisseur d’équipe qui prendra le temps méthodique de construire une équipe gagnante. »
Les tactiques de Thelin
Les principes tactiques de Thelin ne sont pas révolutionnaires : attaquer rapidement, trouver l’homme libre et défendre de manière compacte. La structure de l’équipe ressemble à un 4-2-3-1 en phase offensive, et elle se transforme en un bloc 4-4-2 en défense.
Aberdeen presse haut lorsque les adversaires ont le ballon dans leur propre moitié de terrain, empêchant ainsi le jeu de construction. L’objectif est de réduire la taille du terrain et de garder les joueurs proches les uns des autres pour exploiter toute opportunité au milieu de terrain. Si l’adversaire réussit à passer la pression, les joueurs de Thelin adoptent un bloc moyen, là où ils veulent récupérer le ballon.
Un investissement judicieux
Les tactiques de Thelin sont un facteur important du succès d’Aberdeen cette saison, mais plusieurs éléments clés ont également contribué à la qualité de ce premier XI. En 2014, les hommes d’affaires Willie Donald et son épouse Elaine sont devenus actionnaires après avoir effacé une dette de 15 millions d’euros. Dave Cormack a ensuite investi 5 millions d’euros et a modernisé le club, en mettant l’accent sur le recrutement de joueurs.
Aberdeen a remporté la Scottish League Cup en 2014, avec une équipe composée uniquement de joueurs britanniques ou irlandais, se concentrant sur les équipes des divisions inférieures pour dénicher des talents abordables. Depuis lors, le club a élargi son réseau de recrutement à des marchés européens comme la Croatie, la Macédoine et la Serbie.
Une performance au-delà des attentes
Aberdeen surperformerait selon les statistiques sous-jacentes. En effet, ils ont un xG inférieur à celui de Celtic, leur principal concurrents. Les données nous indiquent également qu’Aberdeen aurait dû encaisser quatre buts supplémentaires par rapport aux 5 qu’ils ont concédés jusqu’à présent.
Cela pourrait indiquer une dépendance à la chance ou à une performance exceptionnelle de leur gardien, Dimitar Mitov. Les joueurs d’Aberdeen ont souvent su éviter les occasions franches contre eux, accumulant ainsi des résultats impressionnants cette saison.
Une équipe en pleine ascension
Aberdeen n’est pas la meilleure équipe d’Europe, mais si elle bat Celtic ce samedi, elle deviendra la seule équipe parmi les 50 premières ligues de l’UEFA à afficher un bilan parfait. Ce serait un accomplissement remarquable pour un club qui vise à retrouver son statut au sommet du football écossais.









